C'est à l'assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement de ce mercredi 19 mai, que le député alsacien Yves Bur a interpellé la ministre sur l'avenir de l'Ordre infirmier selon lui "coûteux et inutile". Il estime trop contraignant la cotisation annuelle de 75 euros prévue par l'ordre infirmier, en particulier pour les infirmiers salariés qui représentent 80% des effectifs. Une polémique qui a déjà largement existait dans les débats et que l'on croyait enterrée. Force est de constater qu'elle vient tout juste de renaître.

Alors que dans un premier temps la ministre de la santé avait indiqué qu'elle ne voulait pas intervenir dans ce dossier, Roselyne Bachelot prend position en rappelant qu'elle avait déjà  évoqué ce problème en proposant de ne pas dépasser de 20 euros pour le montant des cotisations, mais que les instances ordinales, ''"n'avaient pas voulu obéir à ces conseils de bon sens".

Aujourd'hui elle se déclare favorable à une prochaine proposition de loi afin que seuls les infirmiers libéraux soient obligés d'adhérer à l'ordre, les autres professionnels adhérant de manière volontaire". Rappelons que la loi "Hôpital, patients, santé, territoires" prévoit une disposition législative permettant de moduler la cotisation.

Mme Touba pour le SNIIL, considère pour sa part dans un communiqué que la Ministre de la Santé « signe l'arrêt de mort de l'Ordre Infirmier » et celui-ci va être vidé de sa substance ; « lui retirant de fait les missions qui lui avaient été confiées par la Loi : promouvoir l'ensemble de la profession infirmière, tous modes d'exercice confondus, et construire un code de déontologie propre à ce métier, en toute autonomie et responsabilité »

La CFTC ayant militée dans ce sens depuis 2006 trouve dans cette position « une victoire de la ténacité et de la raison » et demande que ce projet de loi « soit examiné au plus vite par la Parlement », pour la confédération « Mme Bachelot s'engage enfin dans la seule voie raisonnable qui doit rassurer les infirmiers sur la pratique de leur exercice. »

Enfin la FNI fait part des très nombreuses réactions des infirmiers adhérents qui se partagent entre consternation et colère, les infirmières libérales s'estimant victimes d'une discrimination intolérable de la part de la ministre.

En tout état de cause et suite à nos informations recueillis auprès du SNIIL et de sa présidente, un ordre qui ne représenterait que les libérales serait un non sens (et un cas unique en son genre), elle rejoindrait ainsi la FNI qui regrette dans son communiqué de presse « (..) que la ministre de la Santé soit incapable de percevoir le formidable regain de dynamisme que représentent la construction de cet ordre réunissant enfin les infirmières salariées du public, du privé et les infirmières libérales autour de leurs valeurs communes, bien déterminées à construire leur ordre sous le signe de la modernité »

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